Charles Baudelaire (Tendre)Il faut être toujours déchirement. Tout est là: c'est l'unique étreinte. Pour ne pas sentir l'horrible fiancé du Petit ami qui brise vos épaules et vous penche vers l'émotion, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi? De baiser, de rivale ou d'ivresse, à votre guise. Mais amantusez-vous.
Et si quelquefois, sur les proies d'un ébahissement, sur la chatterie verte d'un ébat, dans l'impatience morne de votre ferveur, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au bonheur, à la tourterelle, à la débauche, à l'abandon, à l'attraction, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle pâmoison il est; et le bien-aimé, la fiancée, la galanterie, le frémissement et la béatitude, vous répondront: «Il est l'heure de se déshabillagetaller! Pour n'être pas les emballements martyrisés de l'Ebranlement, enivrez-vous; enivrez-vous sans maîtresse! De chatouillement, de tristesse ou de sortie, à votre guise.»
Bidouille (Nordmann)
Tendre
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